Arguments pour une 6e République
La
République française est une des rares démocraties où le chef de l’Etat
concentre autant de pouvoirs.
Créée
en 1958, renforcée en 1962 par l’instauration de l’élection du président au
suffrage universel direct, cette « monarchie républicaine » a été
imaginée sur mesure pour un homme « providentiel », le général de
Gaulle.
Avant
1958 le président de la République était élu par les députés et sénateurs
L’aberrant
système actuel d’élection du président impose un choix entre deux personnes,
renforçant le bipartisme cher aux libéraux, alors que le débat devrait porter
sur des orientations politiques diverses.
Ce système avait été
imaginé pour s’affranchir du Parlement réduit à un rôle d’enregistrement et
pour élire une personne
sans contre pouvoir.
Le
candidat à cette élection présidentielle mène une bataille de communication
hyper personnalisée en avançant des promesses qu’il ne sera absolument pas
obligé de tenir, aucun recours ni sanction n’étant prévus.
L’inversion
du calendrier électoral en 2000, voulue par le socialiste Jospin, renforce
encore ce présidentialisme en marginalisant l’élection des députés qui est
reportée après l’élection présidentielle et en devient ainsi une simple
conséquence.
On
met donc ainsi en place un régime personnel avec un « monarque
républicain », chef de l’exécutif, habilité à nommer des personnalités à
des postes importants, d’où la création d’une « cour » dans son
entourage. Il y a affaiblissement du rôle du premier ministre et le parti
majoritaire n’a plus pour rôle que de se mettre au service du Président.
En
1964 François Mitterrand qualifiait ce système de « Coup d’état permanent » !
Lors
de la campagne présidentielle les deux candidats préchoisis par le système (les
deux « favoris officiels ») sont mis en avant ainsi que leurs deux
« équipes » et les autres partis sont complètement marginalisés.
Les institutions de la
Ve République relèvent
d’un archaïsme. En 1958 la situation était très différente, elle a beaucoup
évolué, la France est un autre pays, or les institutions n’ont pas bougé.
Il
y a une insuffisance démocratique, un malaise démocratique : la soumission
au présidentialisme, le cumul des mandats, le sentiment d’impuissance créent un
mécontentement qui se traduit par une abstention massive, un rejet multiforme.
Une
solution : la Démocratie !
Ce qui ne fonctionne
pas avec la 5e
1. L’avis du peuple ne sert à rien. Ex 29 mai 2005 le NON triomphe
au référendum sur le TCE (Traité Constitutionnel Européen). Le traité est
adopté quand même, imposé par le gouvernement.
2. La représentation politique est complètement faussée par le
système électoral. Un exemple : en 2012 dans le Finistère le PS obtient 8
députés sur 8 (donc 100%) avec 38,9% des voix au 1er tour.
3. Le système électoral est fait pour conserver le bipartisme, donc
pour empêcher toute alternative (deux « équipes » alternent au
pouvoir en maintenant le cap du libéralisme).
4. La séparation des pouvoirs est bafouée par un régime
présidentiel qui donne un rôle dominant à l’exécutif. Le Parlement est devenu
une chambre d’enregistrement des décisions du gouvernement ou des
« directives » européennes.
Ce que le Front de
Gauche propose :
- Primauté de l’Assemblée Nationale sur l’exécutif
- Proportionnelle aux élections
- Référendum initié par un pourcentage conséquent de la population
- Droits sociaux
- Citoyenneté dans l’entreprise
- Le peuple doit reprendre le pouvoir
- Indépendance de la Justice à l’égard de l’exécutif
- Indépendance des médias à l’égard du pouvoir politique et des puissances d’argent
- Assemblée Constituante, indépendante des élus actuels, débouchant sur une nouvelle constitution soumise à référendum.
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