Notre monde marche à l'envers. L'être humain n'est plus au centre, c'est la finance ! Il est tout à fait possible d'inverser la tendance. Une alternative est nécessaire, et elle est possible. Reste à convaincre pour lutter contre le désespoir et la résignation. Faire partager des solutions. Tous ensemble faisons bouger les choses...
jeudi 26 juin 2014
jeudi 12 juin 2014
Le FN démasqué par l'histoire.. se souvenir...
Le Front National démasqué par l'Histoire
dans le Journal Finistère Syndicaliste n° 203 d'avril 2014 (UD CGT 29),
article rédigé par Joël Hedde et Robert Salaün (Institut d'histoire sociale CGT).
dans le Journal Finistère Syndicaliste n° 203 d'avril 2014 (UD CGT 29),
article rédigé par Joël Hedde et Robert Salaün (Institut d'histoire sociale CGT).
lundi 2 juin 2014
Après la déroute annoncée..
Par
Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste
Bravo à
François Hollande ! Bravo à
tous les membres de son gouvernement ! Bravo à tous les élus socialistes qui, votant avec la
droite comme un seul homme, ont effacé le résultat du référendum de 2005 où une
majorité de Français (dont une majorité d’électeurs socialistes) avaient dit non au projet constitutionnel
concocté par Valéry Giscard d’Estaing ! Bravo à l’immense majorité des médias de leur avoir
prêté main-forte, d’avoir vanté « la concurrence libre et non faussée » avec
une admirable constance jusqu’à
aujourd’hui ! Bravo à
cette union sacrée des classes dirigeantes et nanties d’avoir réussi le plus
grand déni démocratique des vingt dernières années ! Car, ne nous y trompons pas, le
résultat des élections européennes de dimanche prend sa source dans ce mépris absolu du vote des citoyens
en 2005. Le Front national triomphe, mais cette victoire est un leurre. Un
Français sur quatre n’est pas d’extrême droite. C’est là tout le paradoxe de
cette élection. Nombre de ceux qui ont voté pour le Front national sont en
réalité des démocrates, alors même que ce parti exècre la démocratie. Ce sont
des démocrates dans la mesure où, d’une part, ils sont allés voter ; d’autre part, ils avaient la
conviction que, cette fois-ci, leur vote serait pris en compte ; qu’aucun tour de passe-passe politicien ne serait capable de
l’effacer. Et tant pis s’il fallait pour ça voter pour un parti nauséabond !
C’est la
revanche de Lisbonne… La responsabilité des dirigeants socialistes dans le
résultat aux européennes est donc pleine et entière, sans appel. On peut y
ajouter l’hypocrisie de se présenter en victimes, les larmes de crocodile,
l’appel à l’union nationale, la cécité et la surdité de monsieur Valls jurant,
la mâchoire crispée, le petit doigt sur la couture du pantalon, que vote ou
pas, il ne changerait pas de politique. Une fois encore, le mépris des citoyens
est sans fard et, comme le dirait monsieur Sarkozy, « décomplexé ». Il n’y a
donc rien à espérer de ce côté-là, sinon que ceux des militants socialistes qui
ne se reconnaissent en rien ni dans les pratiques ni dans la politique
droitière du gouvernement aient le courage d’envoyer messieurs Hollande, Valls
et consorts rejoindre leurs semblables à l’UMP et refondent un parti qui puisse
sans honte se réclamer de Jaurès. Quant à la gauche – qui n’est « radicale » que
dans la bouche des commentateurs –, la gauche raisonnable, la gauche de la
raison de gauche, il n’est que temps d’en finir avec la foire des ego et des
ambitions, les tractations d’appareils, l’éclatement généralisé des
organisations. Peut-être est-ce le résultat inattendu de ces élections
européennes : mettre
chacun face à ses responsabilités. Ce qui sépare le Parti communiste, le Front
de gauche, le NPA, voire Lutte ouvrière et une partie des écologistes n’est rien au regard de leur accord sur la
majorité des questions économiques, sociales et politiques. Il est impératif de
parler désormais d’une seule voix (même si c’est à plusieurs bouches !). L’Europe à la sauce néolibérale,
l’Europe du chômage, des délocalisations, l’Europe de la finance, l’Europe du traité
transatlantique, l’Europe de Hayek pour qui « une dictature qui soutient le
marché » serait toujours préférable « à une démocratie qui le récuse », cette
Europe-là, les citoyens européens n’en veulent plus ; pas plus que les citoyens français
ne veulent de la politique actuelle du gouvernement si inféodée au Medef et à
Bruxelles que même les roquets de la droite en perdent la voix. Les citoyens
n’en voulaient pas en 2005 – on les a muselés –, ils en veulent encore moins aujourd’hui, comme le
montre le score formidable de Syriza en Grèce.
Alors,
comme le disait Rimbaud, « allons ! », débarrassons-nous du parti néolibéral abusivement
étiqueté « socialiste » et réunissons-nous avec les socialistes authentiques pour mettre en œuvre une autre
politique en France et en Europe pour penser le monde autrement, car,
contrairement à ce que prétendait Margaret Thatcher, les alternatives existent
et ne sont pas du côté des néofascistes d’ici et d’ailleurs, mais bien du côté
de ceux pour qui le bien public est le plus précieux des biens, de ceux pour
qui la finance est réellement une ennemie, de ceux pour qui le changement n’est
pas un slogan de campagne. Comme en 1968, il est urgent de mettre l’imagination
au pouvoir.
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