Le coût du capital
2014 - 6 € À en croire le gouvernement et les médias, la crise économique que nous traversons serait due au « coût » du travail. Les Français seraient trop payés, ne travailleraient pas assez longtemps et auraient des acquis sociaux trop élevés qui limiteraient la compétitivité des entreprises. Tout dément pourtant cette thèse patronale. Aujourd’hui, lorsque les entreprises font des profits, 80 % sont destinés à rémunérer les actionnaires. Un salarié travaille en moyenne vingt-six jours par an pour les actionnaires, contre neuf jours par an au début des années quatre-vingt. C’est ce coût du capital exorbitant qui détruit l’emploi, qui jette les gens dans la rue, qui ravage la planète. En analysant le coût du capital et ses conséquences, les économistes qui ont contribué à cet ouvrage proposent une critique radicale du capitalisme d’aujourd’hui. Ils permettent ainsi de trouver les formules de son renversement.
Guillaume Etiévant, expert auprès des comités d’entreprise et des organisations syndicales, est secrétaire national du Parti de Gauche à l’Économie et au Travail. Il est membre du bureau de la Fondation Copernic.Nolwenn Neveu, professeure agrégée de sciences économiques et sociales, est coprésidente de la commission économie du Parti de Gauche.Laurent Cordonnier, Benjamin Coriat, Michel Husson, Paul Jorion, Jean-Luc Mélenchon et Hadrien Toucel ont également contribué à cet ouvrage.
Guillaume Etiévant, expert auprès des comités d’entreprise et des organisations syndicales, est secrétaire national du Parti de Gauche à l’Économie et au Travail. Il est membre du bureau de la Fondation Copernic.Nolwenn Neveu, professeure agrégée de sciences économiques et sociales, est coprésidente de la commission économie du Parti de Gauche.Laurent Cordonnier, Benjamin Coriat, Michel Husson, Paul Jorion, Jean-Luc Mélenchon et Hadrien Toucel ont également contribué à cet ouvrage.
Retournez les fusils
Jean Ziegler 2014
Son camp, Jean Ziegler l'a choisi depuis longtemps. Son engagement est même l'oeuvre de toute une vie. A l'université de Genève d'abord, où il a formé des générations de sociologues à la pensée critique. A l'ONU ensuite, où il a travaillé sans relâche à l'éradication de la faim au nom de la dignité des peuples. Dans ses livres enfin, par lesquels il n'a cessé de dénoncer les mécanismes d'assujettissement des peuples du monde.
A partir de ses expériences de terrain et de son travail critique, Jean Ziegler a constitué le trésor de guerre que voici, présenté dans une édition entièrement refondue, plus de trente ans après la première. Comment penser le monde et le transformer ? Quels sont les outils analytiques à notre disposition pour y parvenir ? Choisir son camp, oui. Parce qu'il est grand temps de retourner les fusils.
Le dernier livre de Jean Luc Mélenchon ----- passionnant !
Le
Manuel d’histoire critique publié par le Monde diplomatique est
une contribution importante pour battre en brèche la pensée unique
conservatrice.
MANUEL D’HISTOIRE CRITIQUE,
le Monde diplomatique 2014 -.
11,95 euros.
CET OUVRAGE COLLECTIF S’ATTAQUE AUX IDÉES REÇUES SUR LE PASSÉ, DE 1830 À 2010.
L’histoire est un champ de bataille que
l’idéologie réactionnaire n’hésite pas à investir pour vanter les bienfaits de
la colonisation ou amalgamer nazisme et communisme. Ce Manuel d’histoire
critique offre une alternative salutaire aux antiennes conservatrices que
certains ouvrages pédagogiques relaient sans distance.
L’ouvrage, divisé en périodes cohérentes, permet à
la fois de réinvestir les thématiques classiques de l’enseignement du
secondaire et de pointer les allant-de-soi traditionnellement véhiculés par les
médias et certains manuels peu scrupuleux.
Le collectif d’auteurs mobilisés a donc produit
une histoire critique susceptible d’intéresser élèves et enseignants: de la
clarté des textes à l’iconographie explicative, l’ensemble compose une synthèse
aussi complète que rigoureuse. Le XIXe siècle est ainsi présenté dans la trame
composite des révolutions qui permettent des élans émancipateurs. Les débuts du
XXe siècle ne sont pas enchâssés dans le seul premier conflit mondial: les
auteurs insistent notamment sur les révoltes coloniales. Un sort est fait au
mythe des soldats unis dans les tranchées: ce sont surtout des solidarités de
classe qui ont émergé des expériences partagées du combat.
Principes explicatifs
Battant en brèche les idées reçues sur le New
Deal, le Manuel présente cet amortissement de la crise de 1929 comme une
politique pragmatique menée au coup par coup. La Seconde Guerre mondiale est
également réévaluée dans sa pluralité d’engagements et d’intérêts nationaux.
Les mouvements de décolonisation sont examinés dans toutes leurs conséquences:
la domination du Nord sur le Sud et l’émergence contrariée des autonomies
politiques s’imposent comme autant de principes explicatifs pour le monde qui
vient. La montée en puissance du néolibéralisme et ses dégâts sociaux et
environnementaux sont précisément décrits. Souhaitons que cet ouvrage remplace
au plus vite les vade-mecum conservateurs dont, en miroir, la faiblesse n’est
que plus éclatante.
Jérôme Lamy, historien
Introduction
Le modèle allemand, voilà le salut. Une chronique quasi continue nous invite à en imiter les règles. Des « coûts salariaux » en diminution qui favorisent la compétitivité, des finances publiques à l’équilibre, le consensus des partenaires sociaux sur les orientations des directions d’entreprises. Il n’y aurait pas d’autre choix que de se conformer ou de continuer à nous enfoncer dans les difficultés. Et il serait rassurant qu’au niveau européen Angela Merkel impose son « leadership » avec le traité budgétaire, des normes de gouvernance partout « rigoureuses », assorties d’une panoplie de sanctions pour ceux qui ne s’y soumettraient pas et une « aide » aux pays les plus surendettés forcément attribuée avec des contreparties drastiques
Ce modèle là est une imposture. Non seulement il ne soigne pas les pays affectés par la crise de l’euro mais il les empoisonne. Un tournant vient d’être atteint. L’Allemagne, le cœur de référence du modèle, est rattrapée elle même par la crise. Une stagnation de son économie est programmée au mieux pour 2013 (+ 0,4% de croissance selon les prévisions de la Bundesbank, la banque fédérale allemande). Les réformes anti-sociales lancées au début de la décennie 2000 par le chancelier Gerhard Schröder, poursuivies par Angela Merkel engendrent une précarité massive qui étouffe la demande intérieure. Et l’austérité budgétaire imposée aux partenaires européens contracte les débouchés des firmes à l’export.
Toute une société dangereusement ébranlée par le contrecoup des réformes de structure, orchestrées par le chancelier social-démocrate, Gerhard Schröder au début des années deux mille. Des phénomènes inconnus, il n’y a pas si longtemps encore, prennent une extension considérable. Comme les travailleurs pauvres ou la misère des seniors après le démantèlement partiel du système de retraite par répartition. La discrimination sociale et professionnelle des femmes persiste. La crise démographique s’étend. Les coûts de l’énergie explosent. Et les prix des loyers et de l’immobilier jusqu’alors contenus, commencent eux aussi à s’emballer.
Pourtant c’est sur ce modèle là que l’Europe devrait régler son pas. Les normes ordo-libérales de Berlin sont aussi celles de Bruxelles. Un forcing est engagé pour qu’elles s’imposent toujours davantage à tous les pays de la zone euro. Comme cette « règle d’or » budgétaire française, imitation du « frein à dette » (Schuldenbremse) intégré dans la loi fondamentale germanique ou même comme cette loi dite ANI (Accord National Interprofessionnel) de flexibilisation de l’emploi promulguée par Paris au printemps 2013.
L’Allemagne occidentale avait fondé sa puissance industrielle sur un système rhénan caractérisé par des productions de qualité mises au point et fabriquées par des salariés hautement qualifiés qui étaient les mieux payés de toute la communauté européenne. Sa force de frappe reste à l’origine des performances allemandes actuelles à l’exportation.
Très inspirée par le patronat germanique, qui a acquis une place de plus en plus prépondérante dans les processus de décision politique outre-Rhin, la mutation du vieux système a traduit un double objectif stratégique.
Il s’est agi d’une part de renforcer une position hégémonique sur le reste de l’Europe pour placer les groupes exportateurs en pôle position sur le champ de l’économie mondialisée. Et on a voulu briser d’autre part les vieilles contraintes internes d’une économie allemande, très peu dépendante jusqu’alors de la bourse, afin d’épouser des critères anglo-saxons privilégiant le rendement financier. Car ceux là étaient considérés comme une sorte de visa vers le grand large.
C’est précisément autour de ce double objectif stratégique que se nouent les contradictions qui éclatent aujourd’hui. L’Allemagne est dominante grâce à sa puissance industrielle mais en même temps ébranlée par le torpillage que Berlin a, lui même, organisé du système économique et social rhénan à l’origine de… ses performances. Et la volonté d’imposer des mesures de plus en plus sévères et coercitives aux pays de la zone euro accentue la crise de la monnaie unique avec un effet boomerang pour les exportations allemandes.
Ces contradictions s’enveniment aujourd’hui. Elles sont à l’origine de la récession de la zone euro. Mais l’obstination à suivre, à la lettre, chez chaque état-membre les dogmes qui ont servi de référence à la mutation du vieux système rhénan, ne porte pas à conséquence seulement sur un plan économique. Elle alimente maintenant une crise qui est aussi sociale, morale et politique.
La multiplication des scandales politico-financiers, en Espagne, en Grèce, ou en Italie, jusqu’à l’épisode français de l’affaire Cahuzac, l’écart qui se creuse entre le monde politique et des classes populaires qui ne se sentent plus entendues, la montée de l’abstention, le succès des populismes et autres nationalismes ou régionalismes, sont en fait l’autre versant du modèle. L’Europe est touchée par des secousses multiformes dont l’origine se situe précisément dans sa soumission à des normes ordo-libérales « sans alternative » comme on le martèle de Berlin à Bruxelles.
L’Allemagne n’échappe pas au malaise général. Et cela n’a rien d’étonnant puisqu’elle est, en fait, à l’épicentre de ces crises. Comme le révèlent les propos de la chancelière quand elle en vient à formuler la nécessité pour la démocratie d’être « Marktkonform » (conforme au marché (1). Des intellectuels, des syndicalistes, des progressistes se sont aussitôt insurgés outre Rhin, relevant combien ce terme qui visait à justifier la mise sous surveillance des états-membres partenaires, illustrait la marche vers une «postdémocratie» réduisant partout les droits de citoyens à cette conformité marchande.
Le modèle, si désiré des messagers de l’orthodoxie économique, est un poison pour l’Europe et pour ... l’Allemagne. Il y a urgence à refonder la construction européenne en y inscrivant en grand les principes de coopération et de solidarité toujours plus malmenés. Des changements radicaux immédiats sont possibles et cruciaux, dans l’intérêt des peuples européens …avec ces allemands, nombreux, qui ont fait le choix de résister et d’exiger des alternatives.
1) Angela Merkel, le 3.09.2011, dans une interview à la radio publique DeutschlandRadio : « Nous vivons bien dans une démocratie et c’est une démocratie parlementaire et c’est pourquoi le droit de décider du budget est un droit nodal du parlement et tenant compte de cela nous trouverons des chemins, pour faire en sorte que la codécision parlementaire soit aussi conforme au marché » (Wir leben ja in einer Demokratie und das ist eine parlamentarische Demokratie und deshalb ist das Budget Recht ein Kernrecht des Parlaments und insofern werden wir Wege finden, wie die parlamentarische Mitbestimmung so gestaltet wird, dass sie trotzdem auch Marktkonform ist».
Le cauchemar européen par Matthias Tavel, 2013
La construction européenne est souvent présentée comme un rêve de paix, de prospérité et d’amitié entre les peuples. Aujourd’hui, elle est synonyme de chômage, de régression sociale et de négation de la souveraineté des peuples. Le rêve a viré au cauchemar. Il y a urgence à mettre fin à cette catastrophe économique et sociale avant qu’elle ne devienne une catastrophe politique. Pour cela, encore faut-il avoir les idées claires et nommer les choses par leur nom. L’Europe devait être une solution. Elle est devenue une partie du problème. Ce livre donne des arguments pour aider à comprendre, loin des silences médiatiques et du bal des faux-culs qui tient souvent lieu de débat politique sur l’Europe en France.
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